Histoire et patrimoine

En 1848, la commune comptait 2 573 habitants. Trois hameaux composent le territoire : Saint-Colomban, Loda et Pélasque, groupent avec le bourg, la population lantosquoise. Saint-Colomban (à rapprocher de Sanctus Colombanus) est créé au début du VIIe siècle. Après les invasions sarrasines (IXe – Xe siècles) le pouvoir des comtes de Provence s’établit sur la vallée, et le château de Loda est détruit par Romée de Villeneuve. Au IXe siècle, Charlemagne donne le fief à l’abbaye de Saint-Pons.

Hameau de Loda

Hameau de Saint Colomban / Gorblaou et Camari

Hameau de Pélasque

Le Village

Lantosque voit naître au début du XIIIe siècle deux confréries de pénitents qui dureront jusqu’au XXe siècle. La plus importante fût celle des pénitents noirs dont le siège était la chapelle Notre Dame de Lourdes actuellement en face de la mairie, mais les pénitents blancs « archicon fraternita di disciplinanti del presenze luogo di lantusca » seront très actifs. Lantosque s’administre en vraie république, son autonomie a été concédée par les comtes de Provence. Chaque année, les hommes élisent le Baylo, chef de la commune assisté des Sindici et des Consiglieri, des Arbitri, Abbati, etc.

Les notables de la commune forment le conseil mineur qui désigne les hommes de troupe demandés par les ducs de Savoie en cas de besoin et les députés chargés de s’entretenir avec les fonctionnaires sardes. Le commerce du sel par Levens, Utelle, Lantosque et le col de Fenestre vers le Piémont est florissant et Lantosque profite du passage des caravanes de mulets.

En 1271, la seigneurie est inféodée à Tournefort qui relèvent le château. À partir du XIVe siècle, la communauté s’est étendue sur toute la crête, en dehors des limites du castrum médiéval. En 1388, le val de Lantosque est une des vigueries du comté de Nice qui devient savoyarde. En 1518, c’est André de Tournefort qui est investi du fief ; ses descendants vont le conserver jusqu’en 1699, date de son rachat par Jean Ribotti. En 1701, ce dernier le revend à Lazare Riccardi d’Oneille (actuelle Imperia). Peu après, Victor Amédée II de Savoie confère à ce feudataire le titre de comte. En 1542, pendant la guerre que se livrèrent le duc de Savoie, Charles III et le roi de France, François Ier, le village fut incendié par le seigneur d’Ascros. Il subit de nombreux tremblements de terre aux XVe, XVIe et XVIIe siècles.

Le 23 juin 1494, un « horrible tremblement de terre » bouleverse les villages de Roquebillière et de Lantosque. Le 20 avril 1556, un tremblement de terre détruit totalement Loda et quelques maisons à Lantosque. Le 20 juillet 1564, un tremblement de terre détruit le village et l’église. Emmanuel Philibert fera remise des impôts à la population durement éprouvée.

En 1621, les pénitents blancs créent un hôpital afin de recueillir les nombreux pauvres du village et les passants démunis. En 1630, épidémie de peste. En 1668, consécration de l’église Saint-Sulpice. En 1698, création, vraisemblablement par les pénitents blancs d’un  » monte granatico  » qui va fonctionner à Saint-Colomban. C’est une sorte de mont-de-piété du grain. Son but est de prêter aux paysans qui n’en ont plus, du blé, du seigle, de l’orge, avec lors de la restitution, la prise d’un petit intérêt en poids de grain. À noter que les vins de Lantosque sont très appréciés par toute la vallée.

En 1705, le village est pillé par la soldatesque de Louis XIV avec une nouvelle occupation en 1707 jusqu’en 1713. Pendant la guerre de Succession d’Autriche où la France et l’Espagne sont opposées à l’Autriche et la Savoie, les troupes franco-espagnoles occupent en 1744 et 1747 le comté, Lantosque n’échappe pas à cette occupation. En 1792–1793 sous la Révolution en sous l’Empire, les troupes françaises seront à nouveau à Lantosque où la lutte contre les Barbets sera chaude.

Le général Garnier note qu’il existe à l’époque, deux voies de communication, de Lantosque à Nice, l’une par la vallée de l’Infernet-Lucéram-l’Escarène-Drap, l’autre par le Figaret, le pont de Saint-Jean, Duranus, Levens, Aspremont. Il faut à cheval onze heures par la première et douze par la seconde pour relier Nice à Lantosque. On va également à Saorge, toujours à cheval en cinq heures par le col de Raus, en deux heures à Moulinet et en trois heures au col de Fenestre.

Dès 1860, date de l’annexion du comté de Nice à la France, le quartier du Rivet connaît une grande activité. Là, se trouvaient le relais des diligences avec les écuries, les entrepôts de fourrage, de paille et les hôtels « de la poste » et « Raibaut-Andréani ». La gendarmerie siégeait également au Rivet. Son déclin date de la construction de la ligne de tramways qui desservit la Vésubie de 1909 à 1928. La première véritable route passant par Levens et Duranus atteint Lantosque en 1863. En 1894 sera ouverte la route entre Saint-Jean-La-Rivière et Plan-Du-Var. De 1920 à 1940, la présence de la troupe dans la commune, avec la construction de casernes militaires sera la cause d’une relative prospérité du village. Ces casernes furent aussi utilisées comme Quartier Général en juin 1940 pour le 74e BAF (Bataillon Alpin de Forteresse). À ce jour, elles ne sont plus utilisées par l’armée française.

Actuellement, la commune connait un regain de population venue du littoral.

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